Brèche des Patriotes

Que ce soit dans le château ou dans la ville, les bâtiments d’habitation se devaient de disposer d’un minimum d’éclairage naturel. Des fenêtres étaient donc souhaitables, tout en faisant en sorte qu’elles ne constituent pas des points d’entrée trop faciles pour d’éventuels assaillants. A Poilvache, elles ont donc été aménagées en des endroits théoriquement d’accès impossible depuis l’extérieur. Elles sont le plus souvent du type « à banquette », c’est-à-dire comportant un banc aménagé dans la maçonnerie et permettant de s’asseoir tout en regardant le paysage. La brèche des Patriotes était à l’origine une de ces fenêtres.

En 1790, lors de la révolution Brabançonne en 1790, les environs de Namur et la vallée de la Meuse font l’objet de combats plus ou moins intenses.  Les « Patriotes », sous les ordres d’un officier anglais Koehler, occupent la rive gauche de la Meuse de Hastière jusque Namur.  Les Autrichiens ré-occupent, dès l’été 1790,  une grande partie des territoires situés au Sud de la Meuse.  Ce sont des troupes autrichiennes qui occupent le site de Poilvache, bénéficiant d’une belle position dominante pour pilonner les Belges campés à Anhée.  Ce sont ces troupes qui auraient pratiqué une brèche dans l’enceinte à partir d’une fenêtre à banquette (voir les anciennes cartes postales) afin d’y positionner un canon et pilonner Patriotes. Même si aucune archive ne corrobore cette hypothèse, les Mémoires de Vilain XIIII, un boulet retrouvé dans l’enceinte, les illustrations de l’album De Croÿ, de Vilain XIIII et de Vitzthumb semblent bien confirmer cette thèse.

Le DNF et le Service de l’Archéologie ont, dans les années 1980, pour des raisons de sécurité, descendu le muret qui reliait les deux parties de l’enceinte pour empêcher les enfants et les visiteurs de tomber.

Cette partie des ruines a encore été le théâtre de quelques combats lors de la campagne de mai 1940.  Des troupes allemandes ont également utilisé le site pour détruire les dernières poches de résistance alliées sur la rive gauche de la Meuse (au moment de la traversée de la Meuse par les panzers de Werner et de Rommel le 12 mai 1940).

Description précédente            Description suivante      Retour au plan d’ensemble