Fougères

Restons historique … ou plus précisément paléobotanique. Les ruines de Poilvache entretiennent au moins 5 espèces de fougères différentes. Les fougères sont des plantes fascinantes apparues il y a 400 millions d’années et qui ont conquis principalement les zones tropicales en raison de leur mode de reproduction nécessitant un milieu humide. De fait, souvent dites « primitives », ce sont des spores qui leur permettent de se reproduire et non des fleurs et des graines. Malgré le fait que nous soyons en hauteur, sur un rocher perméable, battu et pelé par les vents, les pins et les murs offrent des zones fraiches et humides où peuvent se développer quelques fougères. Nous trouvons donc à Poilvache :

  • L’Asplenium trichomanes : la capillaire des murailles. Est une petite fougère aux frondes étroites et lancéolées avec une nervure centrale noir brillant.
  • Asplenium ruta-muraria dite la « rue-des-murailles » ou « doradille » est une fougère de la famille des Aspleniaceae. Cette espèce possèderait de nombreuses variétés, mais la subdivision de cette espèce est encore sujette à discussions. Cette fougère a été utilisée à des fins médicinales : sa décoction était utilisée contre la toux et pour lutter contre la jaunisse. Nous ne l’avons vue pour l’instant que sur un mur près de la maison cave-archères dans la ville, côté sud.
  • Polypodium vulgare L., ou « petit poulpe« , est une espèce de fougères de la famille des Polypodiaceae. Polypodium vient du grec πολυπόδιον – polupodion, utilisé par Théophraste (HP, IX 13, 6) et Dioscoride. Théophraste en explique le sens : « La racine du polypode a beaucoup de chevelu et des ventouses comme en ont les tentacules du poulpe ».Il est parfois appelé réglisse des bois ou réglisse sauvage. En effet, son rhizome a été utilisé à des fins médicinales, mais aussi gastronomiques.
  • Phyllitis scolopendrium dite langue de cerf. Elle abonde sur le versant nord des ruines. La scolopendre est une fougère qui pousse en touffes. Les frondes sont entières, de forme allongée en ruban (d’où le nom de langue de cerf), leur bordure est entière ou parfois ondulée.
  • Et évidemment la fougère mâle, Dryopteris filix-mas, qui perd ses frondes en hiver. Son nom vient du grec drus [chêne] et pteris [fougère] et fut attribué par Dioscoride à des fougères se développant dans les bois de chênes. L’épithète latin filix mas signifie littéralement « fougère mâle ». Cette espèce n’est pas plus masculine que la fougère femelle, Athyrium filais Femina n’est femelle : c’est simplement que la première paraît plus robuste que la seconde, gracile. A vous de voir si la fougère à vos pieds est plus gracile … Il existait, relate la page Wikipédia, une tradition folklorique de récolte de cette fougère par des jeunes filles à la veille de la fête de la Saint-Jean pour faire tomber amoureux l’homme qu’elles aimaient. Selon la pensée magique sous-tendant cette tradition, la fougère « fleurissait et fructifiait » juste à minuit de cette veille-là et celui qui la récoltait alors devenait riche et heureux.

Pour en savoir plus : http://fernatic.free.fr/index.html