Dans le dernier volume de la revue publiée par la Société archéologique de Namur, un article nous intéresse particulièrement, celui écrit par Emmanuel Bodart et Antoine Bonnivert sur « l’après-guerre namuroise (1429-1431) : l’apport de 2 comptabilités inédites des chambres des comptes ». Ces deux documents leur permettent de confirmer ou nuancer les hypothèses formulées par de nombreux autres historiens sur cette guerre et d’en préciser les conséquences économiques directes, comme particulièrement l’utilisation faite par le duc de Bourgogne de l’imposante amende infligée aux Liégeois au terme de cette guerre namuroise que le Traité de Malines le 15 décembre 1431 arrête. Ces deux petits documents de comptes conservés dans le colossal fonds d’archives de la Cour des Comptes, qui n’avaient jusqu’ici pas été vraiment étudiés par les historiens, dressent la liste des personnes namuroises qui ont reçu une certaine somme, se partageant ainsi l’amende infligée.
On sait que ce duc de Bourgogne n’a (pour finir?) pas choisi de rebâtir les fortifications de Poilvache détruites et rasées pour l’exemple en 1430 mais il a bien payé « IIIIXXX nobles » (= ?) à un certain Lambert de Schaltin pour les travaux quand même réalisés au « wes » (réservoir?) De Poilvache. Ce Lambert a pu ainsi profiter de l’amende payée au duc de 100000 nobles d’or d’Angleterre « pour réparer les chasteaulx et maisons ». Cette notification titille notre imagination : le petit nettoyage fait par Lambert très vite après la destruction de Poilvache en juillet 1430 était-elle un essai pour évaluer si les fortifications pouvaient être rebâties ? Font-elles parties de frais inhérents à une réoccupation postérieure et partielle de la ville et du château de Méraude ? Lambert a-t-il plutôt profité de cette manne pour gagner de l’argent parce qu’il était dans les bonnes grâces des autorités ? Etait nécessaire de réparer cette réserve d’eau en urgence pour aider les troupes militaires à vivre en ces lieux en attendant de les reloger ailleurs ? Quelqu’un d’autre habitant plus près que Lambert de Schaltin aurait-il pu faire ces travaux ou Lambert était-il le dernier survivant capable de réaliser cela ? Le document de comptes étudié par cet article n’y répond pas évidemment. N’hésitez pas à nous partager votre propre hypothèse qui expliquerait les « travaux inutiles » réalisé par ce Lambert de Schaltin.
On apprend aussi qu’au « curé de Poillevasse par quittance de Maroye de Haeolues executresse de son testament scellée du seel de messire Watier de Waseges », 23 nobles ont été versés. Ici aussi l’information pourtant très utile pour comprendre l’événement historique est frustrante : à quoi a servi cette belle somme d’argent ? Pour (uniquement?) payer un calice comme nous révèle un autre document historique ? Nous attendons aussi les résultats de votre imagination …
Les terres namuroises ont beaucoup souffert de ce conflit entre le Duc de Bourgogne et les Liégeois. Le document d’archives vous donne une idée des lieux qui ont été touchés et des personnes qui ont pu bénéficier d’un dédommagement. D’autres personnes attachées à Poilvache apprissent-elle dans la liste de ce document de comptes ? Le prince évêque de Liège Jean de Heinsberg a pu payer par tranches mais a-t-il respecté le calendrier des échéances ? Qui a pu bénéficier de cet argent outre nos deux personnes attachées à Poilvache ? Que vaut un noble d’Angleterre ? L’administration ducale avait-elle dressé une liste des dégâts et des besoins ? Comment s’y est-elle prise pour répartir l’amende ? Qu’est-ce que Emmanuel Bodart et Antoine Bonnivert précisent par rapport à ce que d’autres historiens ont déjà écrit sur cette guerre namuroise ? Je vous laisse lire l’article qui vient d’être publié pour vous informer plus complètement …










