Poilvache s’expose : « Quels coups de pelle ! » (semaine du 19 août)

La première semaine du mois d’août, nous avions aligné quelques images de pots et terres cuites remarquables trouvés lors des fouilles. La semaine dernière nous mettions en avant quelques objets métalliques d’armement et l’aspect défensif de la forteresse. Cette semaine, nous mettons en lumière quelques illustrations des fouilles proprement dites. Les ruines médiévales de Poilvache ont connu plusieurs chantiers aux fortunes diverses et méthodes variées. 

Au XIXe siècle

Un certain F. Dony publie en 1879 un rapport manuscrit de ses fouilles réalisées principalement dans le château. Ses travaux s’étalent sur au moins 8 ans. La famille de Lhoneux était propriétaire du site à l’époque. Les méthodes archéologiques  et la fin de ses travaux n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui : l’identification temporelle et civilisationnelle des ruines ainsi que les « beaux » objets étaient les objectifs principaux des travaux. La fouille stratigraphique n’était pas son propos. 

Dans les années 1980

Divers chantiers bénévoles sont organisés. C’est en 1987 que le DNF consolide l’enceinte mosane par gunitage et  trouve un boulet de canon métallique près de la Brèche des Patriotes. C’est entre 1985 et 88 que le puits est fouillé, vidangé et mesuré à 54,54m de profondeur par l’asbl ARAS. Plusieurs rapports sont publiés dans notre périodique. 

Fin des années 1990

A partir  1997, sous la conduite de JL Antoine (Musée archéologique de Namur) et J. Plumier (Service de l’Archéologie du MRW), les entrailles principalement de l’aile sud  du château sont réouvertes et le chemin de défilement entre la première et la deuxième porte  est dégagé. Le sol en carreaux de céramique menant à une des tours septentrionales à hauteur de la cave citerne de l’aile N du château est aussi mis au jour. Plusieurs rapports sont publiés dans notre périodique.

Dans les années 2000

En 2000-2002, le fossé, le boloirque et la tour effondrée sont fouillés sous la conduite de P-H Tilmant (AWaP). La suite du chemin de défilement jusqu’à la troisième porte est nettoyée. Des prospections géophysiques menée par l’asbl Argephy sont réalisées dans la bas de la Ville pour avoir une image du sous sol. 

En 2003-2004 puis en 2006-2007, c’est la courtine sud depuis notre pavillon jusqu’à la Tour de la Monnaie qui venait de s’effondrer partiellement qui a monopolisé les forces de l’AWaP et du DNF. On a découvert que la courtine était consolidée par une enfilade de piles intérieures. Différents bâtiments appuyés à la courtine ont aussi été étudiés. Une bonne couche rouge dans certains bâtiments signale et confirme que la forteresse a bien été incendiée et détruite pour l’exemple en 1430 par les troupes du Prince-Evêque de Liège. Du matériel archéologique a aussi abondamment été trouvé. Il est partiellement publié dans le catalogue de l’exposition « Quoi de neuf à Poilvache? » 

C’est ainsi l’occasion de voir ce qu’il y a sous vos pieds ou derrière les broussailles … ou en réalité voir ce que vous ne verrez plus ! Bonne visite à vous,

Pour en savoir plus : 

TILMANT P-H S., « Chronologie des fouilles » dans « Quoi de neuf à Poilvache ? Une forteresse médiévale en vallée mosane » , Dinant, éd. MPMM, 2018, p. 9–16, ill. (en ligne sur www.cahiersdelampmm.be/poilvache )

TILMANT P-H, e.a., (dir), « Poilvache, une forteresse médiévale en bord de Meuse », Namur, éd. IPW,2017, p. 53-54, ill.  (Carnets du Patrimoine, 151).

Nombreux articles de JL Antoine dans notre périodique des Amis de Poilvache : n°4, 6, 8, 11, 14 puis par J. Plumier (n°34) qui publie d’autres textes dans les « Chroniques de l’archéologie wallonne », puis par P-H Tilmant dans les n°53 et 67. La forteresse de Poilvache, reconnu comme patrimoine exceptionnel fait l’objet de synthèse dans divers ouvrages universitaires et savants.

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