Gesse de Nissole a été vu au sud de la Brèche des Patriotes le long du sentier tondu par la DNF pour baliser la visite.
Clarifions de suite. Hélas non, il ne s’agit pas d’un beau seigneur italien ni d’un texte médiéval relatant la venue d’un noble en notre site de Méraude mais il s’agit tout de même d’une rareté. L’oeil aguerri de l’agent local de la DNF a repéré tout début juillet cette rarissime et très discrète plante nommée Lathirus nissolia L. dans la prairie non fauchée le long des murailles occidentales de la ville. L’observatoire de Wallonie la décrit ainsi : c’est une plante annuelle, haute de 20 à 90 cm, fleurissant de mai à juillet. Ses feuilles sont réduites à un pétiole aplati. Sa corolle est purpurine. La Gesse a bien fait d’élire domicile en ces lieux car les visiteurs ont besoin d’un peu de recul pour comprendre la muraille. Tout est bien pour tout le monde donc.


Ce phénomène végétal questionne. La Gesse est-elle là depuis plusieurs générations et a su ne pas se faire repérer jusque’à ce jour ? La Gesse a-t-elle plutôt profiter des vents du sud pour atterrir en nos lieux ? Voilà un vivant venu d’ailleurs s’implantant à Poilvache : en Droit, elle n’aura pas le droit à la nationalité belge par droit du sol (j’espère que vous suivez). Le droit du sol est la règle de droit attribuant une nationalité à une personne physique en raison de sa naissance sur un territoire donné, avec ou sans conditions supplémentaires. C’est le présupposé, dans la définition, que la plante n’est pas une personne physique qui permet de ne pas attribuer la nationalité à ce vivant. La Gesse est physique sans être personne. Seul le corps humain est nationalisable ? En droit romain, la notion de personne s’oppose à celle de chose, et les animaux, les plantes, les milieux sont juridiquement considérés comme des choses, ils ne sont pas sujet de droit mais objet de droit. Depuis Aristote, la plante est jugée inférieure, sans dignité, ni nom, ni personnalité. Elle ne peut être un sujet acteur mais simplement un objet. Elle est sans voix ni Logos (grosso modo sans Raison), ni conscience. Les végétaux sont la masse, le cadre, le préexistant inactif dans les vies communautaires ou dans la vie commune sur Terre. En est-on si sûr ? Et si on envisager l’envers de le ce paradigme et de cette thèse ? La plante est-elle notre concitoyenne ? La plante est-elle sans personnalité ? C’est ici encore un problème de Tout et de Parties.
Bonne promenade philosophique en nos lieux …









